Le Projet Cultur'Act

Ce projet vise à renforcer son soutien à l'innovation dans l'éducation, l'enseignement et la formation et au développement des compétences des individus en Europe.
Le projet combinera trois domaines principaux, à savoir : la théorie du capital social, la compétence globale et l'art et la culture :
            - La théorie sociale s'intéresse à la confiance, aux liens sociaux, aux normes partagées et aux relations entre les personnes et les communautés.
            - Les compétences globales sont les aptitudes, les valeurs et les comportements qui préparent les gens à s'épanouir dans un monde plus diversifié et interconnecté, en se basant sur quatre domaines principaux : Explorer le monde, Reconnaître les perspectives, Communiquer les idées et Agir.
            - L'art et la culture seront les moyens utilisés.

Idée qui fonde le projet :
Les sociétés ont tendance à être plus tolérantes, plus fonctionnelles, plus ouvertes d'esprit et plus performantes lorsque les individus ont la possibilité de s'engager et de participer à un éventail d'activités culturelles.

Objectifs :
Œuvrer à l'intégration sociale, professionnelle, économique et culturelle de toute personne vulnérable.
Responsabiliser les adultes et les jeunes vulnérables (stagiaires dans des environnements formels, informels et non formels) en utilisant des activités/processus artistiques et culturels.
Essaimer les bonnes pratiques, méthodologies ou outils pédagogiques.

Le partenariat :
6 pays seront partenaires du projet : La Belgique (porteur du projet), l’Italie, Chypre, Le Kossovo, la France et la Grèce.

1) Une ingénierie développée par les membres des 6 pays qui a abouti à l’élaboration de 3 outils Cultur’Act : 

- un manuel du formateur
- des kits de formation détaillant les activités proposées autour des techniques culturelles telles que : l’improvisation, le post-cast, la photographie, les jeux de société, les ateliers d’écriture et de lectures théâtralisées.
- une plateforme de e-learning reprenant tous les contenus du projet : suivre le lien : https://culturact.eu/fr/accueil/

2) La sensibilisation et la formation d’animateurs et de formateurs intervenant auprès de public final, en charge d’évaluer et de mettre en œuvre les outils Cultur’Act.

3) La dissémination du projet au sein de chaque pays membre participant au projet.

Bénéficiaires du projet :
1) Public final : adultes et jeunes vulnérables (des demandeurs d'emploi, des jeunes, des migrants, des femmes…).
2) Public cible : formateurs/ animateurs accompagnant des publics en insertion sociale et professionnelle.

La compétence sociale ciblée par le projet français : « Reconnaitre et exprimer son propre point de vue sur des situations, des évènements, des questions ou des phénomènes et en évaluer les effets sur ce point de vue ».

Les principaux acteurs du projet sur la partie ingénierie : l’association FaSol et Kygel Théâtre, sous la coordination de Compétences Emploi et sous la supervision d’AGFE.

Les intervenants sur l’action de formation des formateurs : l’association FaSol et Compétences Emploi sous la supervision d’AGFE.

Description de l’action :

Le projet a consisté en l’élaboration et la mise en œuvre d’une action de remobilisation par l’Art et la Culture

Ces ateliers s’appuient sur des ateliers de jeux, d’écriture et de lectures théâtralisées. Ces lectures théâtralisées consistent en une mise en scène des textes choisis parmi ceux élaborés par le groupe que les personnes lisent devant un public. Nous avons réalisé 2 sessions en mai/juin 2022 et en janvier/février 2023 .

Une vingtaine de personnes ont participé à ces ateliers dont 11 ont réalisé l’ensemble des séances.

Les activités proposées à travers ces ateliers ont consisté :

• Pour les ateliers de jeux : présentation et mise en œuvre des jeux choisis pour développer des compétences ciblées par le projet  sur les thématiques « découverte en confiance », « libre parole », « capacités cachées » et « leadership » , conclusion à la fin de chaque jeu sur les apports et les compétences développées. Lors d’une séance, les jeux s’enchainent et la séance se conclut par un débriefing.
• Pour les ateliers d’écriture : chaque séance s’appuie sur un thème de l’Emancipation et se traduit par des séances autour de « qui suis-je », « le jour où j’ai dit non », « Les femmes et l’émancipation … », « l’émancipation sociale » … : l’animatrice présente des textes d’auteurs ou de journalistes en lien avec le thème de l’émancipation, il y a un échange oral avec le groupe et des consignes sont données pour lancer l’activité d’écriture. L’animatrice accompagne les personnes dans l’écriture et l’expression des idées. Un débriefing est réalisé en fin de séance.

Résultats visibles du projet Cultur’Act en France :

Les recueils de texte et les lectures théâtralisées sont consultables sur cette page.

Recueil de la première session et lectures théâtralisées de la première session :
« Cris de Femmes » 

Recueil de la seconde session  et lectures théâtralisées de la seconde session : « Emancipations »

Tout au long de ce parcours, les personnes ont pu faire l’expérience de :

• créer du lien
• se mettre en situation de communication individuelle et collective
• développer des compétences sociales (développer le savoir-être, le respect/l’empathie, l’écoute)
• s’affirmer en tant qu’apporteur d’idée et de contribution à la résolution de problème
• trouver sa place dans le groupe, expérimenter la posture de leadership
• mettre des mots sur leurs émotions
• mobiliser son potentiel créatif et le développer
• s’affirmer
• se montrer, accepter d’être regardé
• travailler en groupe
• développer un esprit critique
• se libérer des peurs, des croyances sur eux-mêmes et les autres
• développer la confiance en soi
• prendre du plaisir et surtout sortir de son isolement

• A chaque fin d’atelier, les personnes débriefaient sur leur vécu et les apports de cette expérience sur leur parcours d’insertion. Ce temps d’expression personnelle offrait aux personnes l’opportunité de s’exprimer et de prendre conscience que leur parole a de la valeur puisqu’elle est écoutée par le groupe. Les personnes apprennent ainsi à prendre leur place dans un groupe et par extension, dans la société.
• Un recueil illustré reprenant les textes produits pendant les ateliers a été imprimé et transmis aux participant.e.s et diffusé aux structures partenaires qui ont orienté sur l’action Cultur’Act. Ces recueils maquettés par un graphiste et illustrés par un dessinateur/illustrateur (pour la 1ère session ) et par un photographe (pour la 2e session) sont très qualitatifs afin de valoriser le travail réalisé par les participants et ainsi, leur renvoyer une image positive d’elles-mêmes.

Le retour des participant.e.s :

• Les résultats en termes d’impact sur le parcours professionnel sont positifs pour tous les participants. Les personnes se sont remobilisées dans leur parcours d’insertion et sont entrées soit en formation, en emploi (d’insertion et emploi classique) ou ont travaillé sur leur projet professionnel et tous ont engagé des démarches d’insertion.
•  L’une des participants, qui souhaite travailler auprès de personnes âgées, veut apprendre à utiliser et animer des séances de jeux pour les utiliser auprès de ces personnes, « j’ai envie de transmettre ces activités et leurs bienfaits, ça enlève du stress, de l’angoisse ».
•  Pour plusieurs personnes, les ateliers leur ont permis de prendre conscience qu’elles préfèrent travailler en équipe, tout en ayant pour certaines aussi besoin de temps seul ou de travailler dans de petits groupes. Pour une personne, les séances lui ont permis de réfléchir et de se rendre compte que c’est important de donner son opinion et de faire des choix. Pour le seul homme du groupe, l’action Cultur’Act lui a permis de casser son quotidien, grâce à des moments de convivialité et de rigolade.
• L’une des participantes ayant découvert différentes techniques de jeu, a exprimé qu’elle a apprécié de jouer avec des jeux fabriqués artisanalement car elle est très manuelle, elle aimerait exercer un métier qui pourra lui permettre d’utiliser certaines de ses compétences.
• Elle voudrait aussi travailler en collaboration. Une autre participante a restitué qu’elle préférait jouer aux jeux qui demandent de développer une stratégie, pendant les séances, elle a pu découvrir qu’elle avait des aptitudes pour mener un groupe. Pour une autre participante, les ateliers l’ont aidé à s’affirmer, au fur et à mesure des séances, elle était plus à l’aise pour s’exprimer devant le groupe. Elle aimerait un métier où elle pourra travailler en équipe.
• Ces ateliers étaient un espace à soi, que, malgré des contraintes et difficultés familiales ou administratives, les personnes ont réussi à préserver.
• Pour beaucoup, les ateliers de jeux et d’écriture et surtout le spectacle, leur ont permis de travailler leur timidité et de reprendre confiance en soi. Au début, c’était très difficile pour les participants de parler devant les autres, de s’exprimer à l’oral. Les ateliers ont permis de « faire sortir ce qui était caché, le courage, que c’est bon de partager avec les autres ». « J’avais peur que l’on ne me comprenne pas et maintenant, au contraire, je parle beaucoup plus, je m’ouvre, j’exprime ce que je pense, sans craindre le jugement de l’autre ».

La session de formation de formateurs, animée par l’association FaSol et Compétences Emploi, s’est déroulée de fin novembre à mi-décembre 2022, elle a concerné 6 animateurs-formateurs intervenant dans les quartiers d’habitat social de la ville de Sevran (93).

Il s’est agit de présenter les outils développés dans le cadre de cette action Cultur’Act

• • le manuel de formation,
  • les kits pédagogiques des ateliers élaborés par les partenaires des 6 pays,
  • la plateforme de e-learning).

Après avoir découvert ces outils, les formateurs-animateurs les ont expérimentés puis ont répondu à un questionnaire d’évaluation détaillé, élaboré par l’un des partenaires du projet Cultur’Act.

L’ensemble des animateurs-formateurs ont fait un retour positif des outils Cultur’Act, tout en proposant quelques pistes d’amélioration. Tous ont évoqué le fait qu’ils les réutiliseront, de façon partielle, à l’image d’une boîte à outils, et qu’ils communiqueront auprès de leurs collègues sur le projet Cultur’Act.